Jérôme Ferrari

Jérôme Ferrari : Le Funambule

Jérome Ferrari

Jérôme Ferrari

Jérôme Ferrari aime les gens, certains, ceux qui donnent et acceptent de se perdre autant que lui, ceux qui savent dire ou s’offrir en gestes muets. Mais que faire de l’envie, de la mesquinerie, de l’égoïsme que son regard ouvert à la douleur finit toujours par déceler ? Que faire des autres quand ils réveillent celui qu’il ne voudrait pas être ?
Fermer les yeux peut-être… Se taire. Attendre que les ombres s’éloignent. Mieux : les étaler sur le papier. Les épingler comme des papillons morts.
Et reprendre son souffle en les voyant saisies, presque domptées.

Il y a dans un autre ensemble qui est aussi lui, un sourire et des mains d’enfant, une capacité à s’émerveiller d’un rien, d’une parole venue se ficher dans son cœur et qui distille le contraire du poison : un miel dans son sang agité. Alors son visage s’éclaire, ses paupières mi-closes laissent filtrer une gemme joyeuse, une tentation d’espoir. Là encore, il peut se taire, faire de la place à l’embellie qui passe, tenter de la retenir. Et là encore il lui faudra écrire, dire la beauté et l’ivresse, suivre le papillon dans la fragile splendeur de son vol.

Ferrari est ce funambule qui déambule lentement entre plume et plomb. Les bras écartés, il saisit au passage tous les mondes qu’il traverse, les ramène au-dedans de lui, et comme la vie est grosse de la mort, c’est plein de ce qui le réjouit et de ce qui le tue qu’il se pose parfois, le temps de déposer son beau fardeau de mots.

Carole Zalberg, 2001

Où j’ai laissé mon âme, Actes Sud, 2010, Prix France Télévisions, Prix Poncetton de la SGDL pour l’ensemble de l’œuvre

Un dieu un animal, roman,  Actes Sud, 2009. Lire la critique et l’entretien là.

Balco Atlantico, roman, Actes Sud, 2008

Dans le secret, roman, Actes Sud, 2007

Aleph Zéro, roman, Albiana, 2002

Variétés de la mort, nouvelles, Albiana, 2001

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